Témoignages de professionnels passionnants et passionnés
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© Maison du Pont-Canal
Tout au long de ses 900 kilomètres des professionnels passionnés s'engagent – restaurateurs, hébergeurs, loueurs de vélos, acteurs culturels ou touristiques – pour accueillir les voyageurs et faire de leur expérience une réussite.
À travers ces interviews, nous vous proposons de découvrir leurs parcours, leurs initiatives et leur relation avec la Loire et La Loire à Vélo. Entre anecdotes de terrain, observations sur l’évolution du tourisme et regards sur l’avenir, ces témoignages mettent en lumière ceux qui font vivre la destination au quotidien.
Pascale pour La Maison du Pont-Canal et le gîte Entre Loyre et Canaux à Briare

– La Loire à Vélo : Qui êtes-vous ? Présentez-nous votre activité et votre clientèle.
Pascale : On a monté avec mon compagnon Jean-Michel, la Maison du Pont-Canal en 2021, c’était un peu un double projet parce qu’à l’origine c’était une vieille maison. On l’a restauré, c’est aujourd’hui un gîte de 3 chambres et 1 suite, et on a construit au bout de son jardin, une maison en bois, devenue une boutique de produits du terroir et au fil du temps, on a fait évoluer l’activité pour répondre à différentes demandes. Notamment, celle de faire de la location de vélo, ce qui n’était pas du tout prévu au départ, mais la chance que nous avions, c’est que mon compagnon est mécano de métier, c’est ce qui nous a permis d’acheter notre propre flotte de vélo, et donc de pouvoir l’entretenir de manière autonome.
Concernant la boutique, je propose des produits du terroir, locaux (vinaigre et moutarde Martin Pouret, Cafés Jeanne d’Arc…), et j’ai la volonté de travailler avec des artisans du territoire, de favoriser les circuits courts, de dénicher du Made in France. Par exemple, je vais régulièrement au salon Made in France à Paris pour référencer de nouvelles marques et de nouveaux produits, j’ai aussi des marques mythiques Saint-James par exemple, et prochainement Opinel ! J’ai aussi eu des clients qui m’ont demandé des jouets, c’est ainsi qu’au fur et mesure, je fais évoluer le magasin.
La clientèle est très large, du plaisancier au cycliste en saison, avec beaucoup de nationalités confondues, mais aussi beaucoup de locaux sur toute l’année.
– Quel est votre histoire avec La Loire à Vélo ?
Pascale : Je connais l’itinéraire depuis longtemps, car je suis originaire de Saumur, et aussi sa renommée et son potentiel depuis de nombreuses années. En s’installant à 200 m d’un ouvrage d’art, d’un monument historique comme le Pont-Canal, on ne prend pas trop de risques pour la valorisation d’un itinéraire comme La Loire à Vélo.
– Quelles évolutions avez-vous constatées depuis le début de votre activité ?
Pascale : Elles sont nombreuses dans mon activité et dans la clientèle. Côté activité, on fait énormément de réparations, encore plus cet été, 3 à 4 par jour ! On fait un peu d’évènementiel tout au long de l’année, des concerts avec une buvette, on a notre propre bar en zinc maintenant, des food-truck qui viennent par exemple comme pour le Petit bouchon de Briare, le concert de Noël… J’organise des balades et visites à vélo, cette offre-là, est venue de demandes d’informations des clients, à force d’être sollicitée régulièrement 😊.
Pour Vignobles en Scène (17/18/19 Octobre), j’ai une balade prévue dans un vignoble des Coteaux-du-giennois.
On a beaucoup de personnes qui viennent pour tester l’itinéraire sur de petites portions, avec de la location à la journée ou pour un week-end. Mais on a aussi un certain nombre de cyclotouristes qui font de très longues distances, traversée de l’Europe par exemple !
La création de nouveaux itinéraires a aussi beaucoup joué pour l’augmentation des flux, on est au carrefour du Loiret au Fil de l’Eau, une boucle qui relie : le Canal d’Orléans, la Scandibérique et donc La Loire à Vélo. On remarque aussi que l’Est de l’itinéraire est beaucoup plus parcouru qu’auparavant, avec des gens venant de Nevers et allant jusqu’à Orléans !

– Comment votre activité s’inscrit-elle dans la relation avec la Loire et La Loire à Vélo ?
Pascale: Les gens viennent pour le côté paisible de ce fleuve. En fait, c’est un tourisme vert, on parle de slow tourisme. La clientèle du gîte vient aussi faire de la randonnée, ils se promènent le long de cette Loire, ce fleuve magnifique, et le long de ses canaux.
Dans les produits que je propose, et dans mes créations (ndlr.Pascale est aussi artiste-peintre), je m’inspire de mon environnement, en lien avec la nature, l’eau, toutes les thématiques qui sont autour de moi, les canaux, le fleuve. Un petit clin d’œil, j’ai pu trouver une peluche guêpier, oiseau qui se reproduit et vient nicher non loin de Briare, à Chatillon-sur-Loire, de mai à août 🐦
Également, on fonctionne beaucoup avec le réseau d’acteurs le long de l’itinéraire, comme notre partenariat avec la Faïencerie de Gien, on travaille avec les collègues en amont et en aval du Fleuve, sur les locations et réparations de vélo, en fonction des besoins de la clientèle…
– Avez-vous une anecdote à partager ?
Pascale: J’en ai plein, avant, j’avais même un carnet pour les noter ! Alors, il y a de ça deux ans, j’étais ouverte en février, c’était un soir vers 20 h, il faut s’imaginer les 2 mois les plus morts ici, sont ceux de janvier et février ! Quand je gère l’administratif ou quand je peins sur mes abat-jours, au lieu d’être chez moi dans mon atelier, je reste à la boutique, au moins cela fait une lumière, et puis autant être sur place. Et ce jour-là, je vois un monsieur qui arrive en vélo, il était bien sûr étonné que cela soit ouvert, je le fais rentrer, il fait son petit tour, puis il me montre le Guide du Routard de La Loire à Vélo, il me fait remarquer ironiquement que c’est un bon choix de lecture (bien sûr que je propose le Guide du Routard, obligée, en étant à 2 pas de l’itinéraire 😊 !). Il n’était pas censé le dire, mais il s’agissait du rédacteur en chef du guide. Il m’a raconté que, quand il s’ennuyait dans son bureau, il montait dans un train avec son vélo, et qu’il a partait à l’aventure, cette fois-là il avait choisi de poser son sac à Briare ! Il était agréablement surpris que nous acceptions des réservations à la nuitée pour le gîte. C’est ainsi, qu’à la suite de notre échange et à la visite du gîte, il nous a référencé. On peut dire que c’est à la fois marrant comme histoire, mais aussi que c’est une belle récompense pour tout notre travail !
Bruno de L’Arcatène – le Musée Helyett à Sully-sur-Loire

– La Loire à Vélo : Qui êtes-vous ? Présentez-nous votre activité et votre clientèle.
Bruno : A l’origine, j’ai une formation en comptabilité, et j’ai travaillé pendant une vingtaine d’années dans la grande distribution. Ensuite en 2022, j’ai fait un CQP (certificat de qualification professionnelle) technicien maintenance vélo avec un stage chez CIFAC (fabricant français de cadres artisanaux sur-mesure) à Tours. Et en plus de cela, une formation en création d’entreprise avec la CCI, et j’ai obtenu mon permis d’exploitation pour avoir le bar, ce qui m’a permis d’ouvrir la société, le 12 juillet 2022.
J’ai eu l’opportunité de racheter l’ancienne manufacture Helyett en 2019, qui était une ancienne fabrique de vélo de 1919 à 1962. Ils ont eu leur propre équipe de coureurs professionnels, dont Jacques Anquetil, et ont gagné des Tours de France, des J.O…

– Quel est votre lien avec La Loire à Vélo ?
Bruno : Quand j’ai racheté le bâtiment en 2019, la Loire à Vélo passait sur le pont routier sur l’autre rive, donc il n’y avait aucune visibilité par rapport à mon bâtiment. Puis, pas de chance, en 2020 il y a eu le COVID, mais aussi du positif, car en parallèle, l’autre pont qui était celui de la ligne de chemin de fer a été réhabilité en piste cyclable. La nouvelle passerelle a été inaugurée le 9 juin 2020, et maintenant, La Loire à Vélo passe au pied de mon bâtiment 🍀
– Quelles évolutions avez-vous constatées depuis le début de votre activité ?
Bruno : J’ai beaucoup fait évoluer mon offre, en plus de l’exposition qui est le point de départ du site (entrée libre), avec de la vente de produits locaux, une partie snacking pour laquelle j’ai maintenant une extension de terrasse en saison, je loue et répare des vélos, je vends des accessoires…Les chiffres sont très clairs : 2023/7500 passages, 2024/15 000, et 2025, je peux déjà dire plus de 20 000 passages. Et en chiffre d’affaires, c’est +40% depuis l’année dernière!
– Comment votre activité s’inscrit-elle dans la relation avec la Loire et La Loire à Vélo ?
Bruno : Avec ma terrasse, et encore plus depuis l’extension, je propose une vue incroyable sur la Loire, les clients me disent que c’est la seule entre Jargeau et Gien, si proche du fleuve. Le spot idéal pour le coucher de soleil depuis La Loire à Vélo 🌇
Dans les nouvelles propositions, je fais des consignes vélo et bagages pour le Château de Sully-sur-Loire, c’est tout à fait dans les critères de la marque Accueil Vélo, et c’est un plus pour l’itinéraire et la clientèle.

– Avez-vous une anecdote à partager ?
Bruno : Il y a un couple qui s’est arrêté courant juin, les personnes venaient de Nantes, ils partaient pour un périple de 8000 km, et ils m’ont dit au retour, on s’arrête chez vous, et ils sont effectivement repassés fin août, au retour de leur périple !
J’ai aussi reçu un Irlandais qui était passionné de vélo et de la marque Helyett notamment car il avait roulé avec dans les années 50/60. Quand il a vu l’exposition, découvert l’histoire du lieu et que j’ai compris son amour pour la marque (malgré mon anglais hésitant), comme j’avais un peu de temps, j’ai pu lui ouvrir l’autre partie du bâtiment. Lieu où j’ai un stock énorme de vélos et d’engins agricoles (ndlr : autre passion de Bruno). Le monsieur était très ému, au bord des larmes, car il a pu visiter l’usine où sont vélo avait été fabriqué plus de 60 ans auparavant ! Quel bonheur de partager une passion commune !
Marine du Quai Vert à Frossay

– La Loire à Vélo : Qui êtes-vous ? Présentez-nous votre activité et votre clientèle.
Marine : En 2012, nous avons créé le Quai Vert, dont je suis la directrice adjointe. C’est un pôle touristique qui regroupe plusieurs activités : expositions, restauration, location de kayaks, paddles et vélos. Nous accueillons aussi des scolaires pour des journées nature ou des cycles de kayak.
Notre clientèle est variée : des habitants proches, des cyclistes de La Loire à Vélo qui passent juste devant chez nous, des scolaires et aussi des entreprises qui louent nos salles pour des séminaires.
– Quel est votre lien avec La Loire à Vélo ?
Marine : Dès 2012, au moment de la création du Quai Vert, nous avons voulu nous associer à La Loire à Vélo. Nous partageons les mêmes valeurs : le respect de la nature, la mise en avant du patrimoine ligérien et l’accueil des cyclotouristes pour leur faire découvrir notre lieu. Nous sommes associés à la démarche Accueil Vélo.
– Quelles évolutions avez-vous constatées depuis le début de votre activité ?
Marine : Depuis que je suis là – cela fait cinq ans – j’ai observé une vraie progression du nombre de cyclistes qui passent. Nous avons mis en place des services utiles : petites réparations, remplissage des gourdes…
Au début, il s’agissait surtout de passionnés de vélo et de locaux. Aujourd’hui, nous voyons une clientèle plus diversifiée : des étrangers, des familles, des groupes d’amis. Pour nous, c’est très important d’avoir ces visiteurs, surtout en début et fin de saison.
Nous avons aussi développé de nouveaux services comme les petits-déjeuners et des activités complémentaires et la signalisation s’est nettement améliorée.
– Comment votre activité s’inscrit-elle dans la relation avec la Loire et La Loire à Vélo ?
Marine : Nous sommes installés parallèlement à la Loire, juste en face du canal de la Martinière, sur l’axe de La Loire à Vélo. Nous proposons un point d’informations, des petites réparations et surtout un lieu convivial où les cyclistes peuvent faire une pause et échanger.
Nous sommes ravis que La Loire à Vélo fonctionne toute l’année : cela nous permet d’avoir du passage même en saison creuse.
– Avez-vous une anecdote à partager ?
Marine : Oui, nous voyons beaucoup de familles passer ici. Une fois, une famille a parcouru tout l’itinéraire avec des enfants de 7-8 ans. Ils étaient pleins d’énergie et très heureux de vivre cette aventure. Leur passage a été un moment marquant pour nous.
Noé et Matthieu de Loire en Bateau à Saint-Florent-le-Vieil

– La Loire à Vélo : Qui êtes-vous ? Pouvez-vous présenter votre activité et votre clientèle ?
Matthieu : Nous sommes une entreprise de balades en bateau basée à Saint-Florent-le-Vieil. Je suis pêcheur professionnel sur la Loire et nous avons lancé cette activité en 2013 pour compléter l’agenda et les revenus liés à la pêche, et surtout pour être présents sur l’eau toute l’année.
Notre premier bateau, Vent d’Soulair, une toue cabanée de 12 places, a été construit en 2013. Nous avons aussi une deuxième embarcation, la toue Caillotte, également de 12 places, qui servait à la pêche et qui a été rénovée cette année pour accueillir désormais des passagers.
Aujourd’hui, nous sommes deux à temps plein à travailler sur l’activité, rejoints par trois personnes supplémentaires l’été. La première année, nous avons accueilli 700 passagers ; cette année, nous en avons eu 5 500.
Nous proposons également des sorties pêche au lever du jour : lever des filets, découverte des poissons en fonction des saisons. Nous travaillons avec des restaurants situés dans un rayon de 15 km, qui mettent en valeur nos produits.
Noé : Notre clientèle est variée, principalement constituée de familles de deux à cinq personnes, de tous âges, des retraités aux plus jeunes. Nous accueillons aussi des groupes, des entreprises, des réunions de famille ou des mariages.
Notre bassin de clientèle locale couvre environ 50 km autour de nous (région angevine, Choletais, Ancenis). Côté international, nous recevons des touristes étrangers, surtout anglais, et un peu espagnols et hollandais. Nous sommes ouverts d’avril à octobre.
– Quel est votre lien avec La Loire à Vélo ?
Matthieu : Dès 2013, nous avons monté un partenariat avec La Loire à Vélo pour être référencés. Nous sommes précisément situés sur l’itinéraire, côté Varades et Saint-Florent-le-Vieil, et les cyclistes passent à quelques pas de notre embarcadère.
Cela nous permet de faire partie d’un ensemble reconnu et identifiable.
– Quelles évolutions avez-vous constatées depuis le début de votre activité ?
Noé : Globalement, nous avons plus de visiteurs qu’au départ. L’offre touristique sur la Loire s’est étoffée et cela a rendu la Loire plus visible qu’avant. Notre nombre de passagers a bien augmenté.
À l’échelle locale, nous nous sommes inscrits dans le territoire : les habitants nous connaissent et nous avons travaillé notre référencement avec l’office de tourisme.
Concernant La Loire à Vélo, nous ne vendons pas forcément des tickets directement aux cyclistes. Souvent, ils nous voient en passant lors de leur périple sur l’itinéraire, nous découvrent, et ils reviennent plus tard lors d’un second périple.
– Comment votre métier s’inscrit-il avec la Loire, et avec La Loire à Vélo ?
Noé : Nous ne voulons pas simplement proposer des balades pour le plaisir de naviguer. Notre objectif est de sensibiliser les passagers à l’environnement dans lequel ils évoluent. À travers notre métier de pêcheur, nous expliquons aussi les impacts du changement climatique, notamment sur la population de poissons qui diminue fortement.
– Avez-vous une anecdote à partager ?
Matthieu : Oui, nous n’accueillons pas que des touristes « classiques ». Par exemple, nous avons eu Manu Chao à bord pour une balade d’une demi-journée, un moment assez mémorable !
Et puis, il nous arrive aussi de recevoir des appels de cyclotouristes (fatigués !) qui nous demandent si nous pouvons faire la navette avec leurs vélos et bagages pour aller au marché d’Ancenis. C’est un service que nous proposons !
Lors de votre périple sur La Loire à Vélo, vous aurez l’occasion de rencontrer ces professionnels qui font le succès de l’itinéraire et contribuent grandement par leur passion et leur travail, à la réussite de votre séjour par la qualité et la diversité de leurs offres mettant toujours en valeur toutes les richesses du territoire! Merci à eux!
