Bastien & Esther sur La Loire à Vélo pour une boucle Orléans-Amboise

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  • © Bastien et Esther

Côté vacances, avec Bastien, nous sommes bien différents : j'aime voyager et découvrir des paysages nouveaux, des cultures différentes, lui aime la France et ses merveilles, et surtout le sport ! Pas question de lambiner sur une plage pendant des heures ou de rester à l’hôtel, il faut bouger. J'ai donc accepté pour lui faire plaisir - tout en imposant mes limites - de faire une petite semaine sur La Loire à Vélo. Etant novices tous les deux, nous avons décidé de faire une petite boucle de 6 jours en partant et en revenant à Orléans, où habitent les parents de Bastien.

   

Une longue planification … 

Comme je l’ai dit, j’ai accepté ce périple à deux ou trois conditions … d’abord, pas de tente et de camping sauvage (ce qu’il aurait adoré, dans l’idée je pense, moins dans les faits). Je voulais un lit confortable chaque soir pour nous reposer convenablement après des journées pour le moins fatigantes ! Nous avons donc réservé des Airbnb pour chaque étape (ce n’est pas le choix qui manque sur l’itinéraire de La Loire à Vélo).

Ensuite, j’ai accepté, mais pas pour faire du vélo toute la journée, loin de là, pour profiter de notre patrimoine incroyable et découvrir les Châteaux de la Loire. Une fois mes revendications notées, Bastien nous a préparé un itinéraire aux petits oignons, adapté à nos muscles frêles et permettant de visiter un maximum de châteaux : deux par jour en moyenne ! Bastien a prévu 3-4h de vélo par jour, nous laissant largement de temps de profiter des visites.

Nous avons enfin réservé deux vélos de ville classiques, munis de sacoches de transport avec Vélos Val de Loire et avons attendu (avec excitation pour Bastien, appréhension pour moi) le jour J. 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Jour 1 - Un changement de dernières minutes : Orléans

Nous avions décidé de commencer par le Château de Meung-sur-Loire (à environ 22 km d’Orléans centre), puis de rouler jusqu’à Saint-Dyé-Sur-Loire où nous passions notre première nuit. Cela permettait de commencer doucement notre voyage, mais un changement de programme est arrivé : nous nous sommes dit que nous pourrions “passer ” chez la grand-mère de Bastien, habitant à Vouzon, un petit village près de Lamotte-Beuvron, en pleine forêt solognote, que nous ne voyons pas souvent.

Quelle bonne idée, un bon déjeuner pour nous requinquer avant de repartir pour Saint-Dyé. Oui mais voilà, ce “petit détour” rajoutait un bon 40km aux 50 déjà prévus pour la journée. Bien que conscients de la difficulté (et encore), nous avons décidé de zapper le Château de Meung et d’y aller.

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Départ 10h d’Orléans – sous la pluie – en route pour Vouzon, à 35km de là. Nous étions qui plus est pressés par le temps, car il ne fallait pas arriver trop tard pour le déjeuner. C’est donc (trop) rapidement que nous avons fait nos premiers kilomètres et j’ai bien cru que j’allais décéder avant d’atteindre Vouzon. Arrivés à bon port, exténués, vers 12h15 et une fois le déjeuner englouti, je me disais que je ne pourrais pas repartir, sachant que nous n’avions même pas fait la moitié…

Bastien étant assez motivé pour nous deux, nous sommes repartis vers 15h et avons pédalé, avec bien-sûr des petites pauses, tranquillement le long de la Loire jusqu’à Saint-Dyé-sur-Loire, où notre premier Airbnb nous attendait (heureusement que je n’ai pas cédé sur le camping sauvage). Pour nous auto-féliciter de cet exploit – et je pèse mes mots – nous nous sommes offerts un délicieux repas au Manoir Bel Air (qui n’avait manifestement pas l’habitude de voir des jeunes “sportifs” loin d’être habillés sur leur 31, vu la tête du responsable en nous voyant). 

© Manoir Bel Air © Manoir Bel Air

Jour 2 : Chambord - Villesavin - Cheverny (32km)

Comme tous les autres matins, une fois notre chocolatine trouvée, et avalée, nous avons repris la route vers le Château de Chambord, dont on ne fait plus la renommée, et que j’avais hâte de découvrir ! Les courbatures de la veille nous ont, bien-entendu, accompagnées, et ce, les 3 premiers jours, le temps pour notre corps de s’habituer.

Le château était magnifique, nous avons eu un temps de rêve, mais pas le temps de niaiser, il fallait repartir vite après le déjeuner pour rester dans les clous de notre planning. 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Après une visite express du petit Château de Villesavin – et son étrange musée – nous nous sommes dirigés vers le Château de Cheverny à l’entrée majestueuse et aux chiens hypnotisants.

Si l’intérieur ne nous a pas emballé, l’extérieur, lui, vaut largement le détour, nous y sommes restés jusqu’à la fermeture avant de repartir en direction de notre Airbnb de la nuit, à quelques kilomètres du château. 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Jour 3 : Fougères - Chenonceau (45 km)

Bien reposés, nous avons entamé cette nouvelle journée en nous dirigeant vers le Château de Fougères-sur-Bièvre. Quelle ne fut pas notre déception quand nous sommes arrivés à 11h40 devant le château et que l’on nous a annoncé que nous ne pouvions pas faire la visite car le château fermait à 12h et que 20 minutes n’étaient pas suffisantes.

Je reste convaincue que nous aurions largement pu le faire – le château étant relativement petit – mais nous sommes repartis avec notre amertume… un château de moins sur la liste. Après manger, nous nous sommes dirigés vers le château que nous avons préféré : Chenonceau, perché sur le Cher et aux bouquets de fleurs fraiches somptueux dans chaque pièce.

 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Bien évidemment, sur la route pour rejoindre le château, nous nous sommes trompés de côté, nous avons pédalé sur la rive gauche du château et sommes arrivés devant une porte fermée. Mais il en fallait plus pour nous décourager, nous avons refait le tour et avons trouvé l’entrée de cette splendeur architecturale et de ses magnifiques jardins. Petite frayeur en repartant : Bastien n’avait plus la clé de l’antivol dans sa poche. Je me faisais déjà un scénario catastrophe dans ma tête, essayant désespérément de trouver une pince pour couper l’antivol.

Tout s’est bien terminé : après avoir refait notre trajet dans le château à l’envers, nous avons retrouvé la clé par terre, à l’entrée de la billetterie. Remis de nos émotions, nous avons fini notre journée en pédalant vers notre Airbnb de Civray-de-Touraine, tout proche du château. 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Jour 4 : Amboise - Chaumont-sur-Loire (37km)

Pour ce quatrième jour, nous avons prévu de nous diriger vers Amboise avec plusieurs visites au programme : Parc des Mini-Châteaux, le Château Royal d’Amboise et le Château du Clos-Lucé. Nous partons, direction le parc de Mini-Châteaux : ludique et bien construit, c’était très agréable. Nous avons mis une bonne heure pour visiter, avant de repartir vers le Clos-Lucé.

La maison de Léonard de Vinci vaut le détour, aussi bien l’intérieur que l’extérieur : les jardins sont magnifiques, avec beaucoup d’activités ludiques autour des inventions de Léonard de Vinci. Après plus deux heures, nous avons dû repartir pour la dernière étape de la journée : le Château Royal d’Amboise.

 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Très belle surprise, le château est très beau, dominant sur les hauteurs, et avec une très belle vue d’Amboise et de la Loire. Et pour boucler la boucle, une semaine après la visite du musée Léonard de Vinci de Milan, et quelques heures après avoir visité le lieu où il a vécu en France, nous avons pu voir sa tombe dans la chapelle du château.

Bien que très fatigués de cette journée intense, nous avons dû parcourir quelques dizaines de kilomètres (dans les champs, le vent de face : une des pires portions de ce voyage) pour arriver à Onzain, un petit village proche de Chaumont-sur-Loire, de l’autre côté du fleuve. 

© A Berthet © A Berthet

Jour 5 : Bois - Saint-Dyé-sur-Loire (35 km)

Nous sommes partis de bon matin pour arriver tôt au Domaine de Chaumont-sur-Loire. Une fois de plus, l’intérieur et l’architecture du château ont été vite vus. Nous avons surtout exploré les jardins – ce château est de toute façon connu pour ça. Encore aujourd’hui, je n’arrive pas vraiment à me faire d’avis.

Ces jardins ont, certes, demandé un travail surréaliste, mais nous sommes restés perplexes quant à l’agencement des différentes parties et au thème énigmatique du “biomimétisme” qui faisait intervenir beaucoup trop de plastique à mon goût. Je vous laisserai vous faire votre propre avis, ces jardins valent tout de même le détour.

 

© Bastien et Esther © Bastien et Esther

Sur le chemin du retour vers Orléans nous avons fait une pause (un peu décevante) à Blois pour y visiter son Château. Il est vrai que nous commencions à être rodés, mis-à-part pour l’escalier monumental de la cour – non pas créé par de Vinci comme j’aurais pu le croire, mais par Alphonse Goubert sur des dessins de Mansart.

Nous sommes donc repartis, moins enjoués que précédemment, en direction de Saint-Dyé-sur-Loire où nous étions pressés d’arriver pour manger au – apparemment très célèbre dans le coin –  “Bistrot Vélo”, avec son menu unique, côte de bœuf du vendredi soir : un RE-GAL, on ne peut que le conseiller, tant pour la qualité des produits que la gentillesse du personnel. 

© Gillard et Vincent - CRT CVDL © Gillard et Vincent - CRT CVDL

Jour 6 : Saint-Dyé-sur-Loire - Orléans (49 km)

Notre dernier jour ne fut pas passionnant puisqu’il consistait à rentrer sur Orléans, pas de visite prévue mais plus de force dans les jambes de toutes façons pour ma part. Nous avons mis la journée en pédalant tranquillement et en faisant des pauses. 

© S.Sevrin - CRT CVDL © S.Sevrin - CRT CVDL

Bilan de la semaine

Les bords de Loire sont magnifiques et ne manquent assurément pas de châteaux à visiter. Les routes sont agréables, pas besoin d’un vélo de compétition, et tout est très bien indiqué. Si c’était à refaire, je ne prévoirais sûrement pas autant de kilomètres par jour, et certainement pas 90 le premier jour (même si ce n’était pas prévu à l’origine).

Cet ajout m’a vraiment épuisé le premier jour et a pesé sur les jours suivants. Je conseillerais d’y aller petit à petit, car le corps s’habitue à l’effort au bout de deux ou trois jours, donc on peut plus facilement enchainer les kilomètres à la fin de la semaine. Certaines portions ont été particulièrement difficiles, je pense que si nous sommes amenés à refaire des vacances en vélo, je limiterais le nombre de kilomètres d’affilée et privilégierais peut-être le train si nous avons besoin de faire une “longue distance”.