Antony sur La Loire à Vélo de Nevers à Saint-Brévin-Les-Pins

1
  • © Anthony
  • © Anthony
  • © Anthony

La Loire à Vélo, cela faisait quelques années que j'en parlais...mais ça ne s'était jamais fait. Des échanges avec des personnes de la Région Centre-Val de Loire travaillant sur l'itinéraire ont déclenché cette envie lors de ma formation dans le milieu du Cycle en 2022. Mon objectif : mettre en œuvre ce périple dès la sortie de formation pour prendre l'air, reprendre des forces avant mon nouveau métier. Je me suis organisé rapidement, avec les moyens du bord pour périple seul, et en bivouac sur Avril 2022. Une brève adaptation de mon vtt, une réutilisation de quelques matériels de camping semblaient faire l'affaire, le tout complété par une forte motivation. Voilà, tout simplement. Et puis quitte à partir, autant le faire pour l'intégralité du parcours : Tours / Nevers en train, La Loire à Vélo de Cuffy à Saint-Brévin-les-Pins / La Baule, puis retour à Tours par le train. Soit 14 jours pour boucler les 740km. Ça y est, c'était prêt!

Départ de Nevers

Le départ pour Nevers se déroule à 07h44 gare de Tours. Une fois arrivé à Nevers, je prends un café au bistro de la gare, et c’est parti ! Je découvre les nombreux canaux de la Loire. Les sensations sont agréables. Je suis content de me retrouver là, à pédaler, malgré la fraîcheur et la pluie. Arrivé à Cuffy, le kilomètre »0 », le départ officiel de La Loire à Vélo.

Je réalise une rencontre improbable, avec celui que je dénommerai  »Johnny », du fait de son énorme sac à dos, de son poste radio allumé sur son guidon, et tout le reste. C’est un jeune routard à Vélo. Bon, il faut que je pense au bivouac pour passer ma 1ère nuit dehors. J’ai finalement trouvé un bivouac proche de la Loire, je suis S.E.U.L ! On ne va donc pas me voler mon vélo ici ! Johnny m’avait indiqué de faire attention.

© Anthony © Anthony

Nevers- Sancerre : 75 km

Il a gelé cette nuit. La toile de tente, blanche à l’origine, est devenue rigide. Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai allumé le réchaud dans la tente pour me réchauffer. 4 couches n’ont pas suffi à me réchauffer.

Je rencontre un couple de retraités de La Rochelle, qui part direction les Alpes, grâce à leurs VAE . Affamé, une fois rendu à Pouilly-sur-Loire, je me lâche et consomme une grosse barquette de frites et 3 verres de blanc local. J’échange quelques mots, l’ambiance est farniente à Sancerre. J’effectue mes 1ères réparations, notamment la béquille. Je suis surpris que le compteur n’affiche que 20 km : il a dû s’endormir. J’ai effectué mon bivouac au pied de l’église de Bannay. Je deviens moins timide, et m’installe près de lieux habités.

© Anthony © Anthony

Sancerre - Briare : 47km

La nuit était encore très froide, à raison de ~4°. Côté mécanique, c’est la catastrophe. Ma fixation bricolée pour fixer la tente sur le guidon a rendu l’âme. Le frein AR couine de plus en plus fort, et la béquille a tiré sa révérence.

Je fais comme j’ai toujours vu faire mon papa. j’ouvre la boîte à outils, je réfléchis avec ce dont je dispose… et je répare. Résultat: 2h00 après tout est fonctionnel. Merci papa, la transmission du savoir s’est bien faite. Dans l’après-midi, je sors la tenue d’été pour la 1ère fois. Arrivé à Briare, je commence à voir beaucoup plus de touristes. Un bivouac auprès des péniches sur le port pourrait être sympa. Bivouac au port de Briare. C’est la 1ère bonne nuit que je passe, j’ai bien dormi, au sein d’un bel endroit.

© Anthony © Anthony

Briare - Sully-sur-Loire : 43km

Au petit matin, je discute avec Patrice, un matelot retraité, qui a passé 32 ans sur l’eau. Je traverse le Pont-Canal de Briare, qui est toujours aussi beau, destination Sully-sur-Loire. Je m’offre un pique-nique sur le sable de la Loire, face au beau Château de Gien. La levée de la Loire est longue, avec un peu de vent. Je ne veux pas arriver en retard chez mon nouvel ami Bruno. Nous nous sommes rencontrés à la formation vélo.

Alors, comment dire… On m’a de temps en temps dit que certains de mes projets étaient un peu perchés. Eh bien là, Bruno et ses vieux vélos, son projet de musée (de la marque Helyett), d’Accueil Vélo, son achat d’une ancienne usine de fabrication de vélos français, ses motoculteurs, son record du monde de distance en motoculteur avec une remorque… Tout cela me laisse énormément de marge ! Je suis rassuré ! Quelle soirée passée chez mon ami Bruno à Sully-sur-Loire ! J’ai installé mon bivouac juste après le pont de Sully, presque de nuit.. Mes gestes pour monter mon bivouac, ma tente, ont été mécaniques, précis… Bref, je suis rodé !

© Anthony © Anthony

Sully-sur-Loire - Meung-sur-Loire : 73 km

Je débute la journée sous la pluie. Il me faut enquiller les km désormais, si je veux atteindre mon objectif en temps et en heure à La Baule. Au petit matin, je rencontre un agriculteur local. Il continue à pleuvoir. Je rêve d’une andouillette/frites, que je m’offre à Châteauneuf-sur-Loire, pour me réchauffer et me sécher.

Je repars sous l’eau, mais suis confortablement préparé, prêt à pédaler. J’effectue un long trajet sur la levée de la Loire, avant Orléans. Chocolat viennois… Direction Meung-sur-Loire ! Je discute avec Quentin, rencontré en pédalant. Bel état d’esprit, un monsieur qui sillonne lui aussi la France en long et en large à vélo, et en sandales. Allez, il est temps de trouver mon bivouac pour ce soir, je m’installe à Meung-sur-Loire. Je passe une bonne nuit, grâce à la couverture de survie que j’utilise depuis quelques jours.

© Anthony © Anthony

Meung-sur-Loire - Chaumont-sur-Loire : 80 km

Direction Blois. Je m’offre la variante d’itinéraire passant par Chambord : le Château, même s’il est en travaux, est toujours aussi impressionnant. J’ai beaucoup de kilomètres à faire aujourd’hui, mais il fait beau, c’est agréable. Yanis, un copain de formation que je devais voir sur Blois, n’est finalement pas là, donc pas de pot ensemble.

Je reprends donc le vélo, et je me dis qu’une nuit à Chaumont-Sur-Loire pourrait être très sympa. Bivouac à Chaumont , au pied de la Loire, à côté de vans et de camping-cars. Je prends comme repas des tripes à la mode de Caen !

© Anthony © Anthony

Chaumont - Amboise (matin) : 23 km

Au petit matin, j’ai d’intéressantes discussions avec le co-gérant de l’enseigne Station Bee’s. C’est une enseigne de location de vélos à Chaumont. Je prends ensuite mon petit-déjeuner sur les hauteurs d’Amboise, et parcours désormais des vignes. J’ai les bras en feu à cause de coups de soleil. Je tente de les protéger via des torchons, ce qui n’est pas très esthétique mais efficace. Pas de bivouac, je suis attendu !

© Anthony © Anthony

Amboise - Tours - Rivarennes : 70 km

Départ de Tours donc après une brève étape. Pour ces 2 prochains jours en destination de Saumur, je suis accompagné de Véro ! Je découvre le tracé de La Loire à Vélo en sortie de Tours. Je ne connaissais pas cette portion longeant tout de suite le Cher… Savonnières, Villandry, et prends un pique-nique au pied de la Loire, dans un écrin de verdure.

Je prends un goûter au Château de Rigny-Ussé, puis direction Rivarennes. L’accueil est superbe, réalisé par Sandrine et Stéphane. Nous y sommes effectivement hébergés pour la nuit, pour une soirée barbecue. Fatigué, je m’efface pour débuter plus tôt que tout le monde une douce nuit.

© Anthony © Anthony

Rivarennes - Saumur : 50 km

Accompagné de Véro, départ de Rivarennes. Toute cette semaine, il aura fait beau, et la chaleur augmente progressivement, ce qui est très agréable. Je passe à Candes-Saint-Martin, un superbe coin. Arrivé trop tard pour une p’tite brasserie, je prends une pizza, sur le pouce en pique-nique. Je découvre les impressionnants villages troglodytes situés avant Saumur.

En fêtant la fin de notre périple à Saumur, on rencontre Mathéo, un cycliste Belge roulant depuis environ 1 an. C’est un jeune homme qui mène une réflexion sur la société, avec comme projet à moyen terme d’aller à vélo en Afrique. On partage un verre, et un petit repas et il est temps d’accompagner Véro pour son train. Elle repart à Tours. De mon côté, il me faut trouver un bivouac. Il fait nuit, et je vais avoir beaucoup de mal à sortir de Saumur dans ces conditions. Je trouve difficilement un bivouac dans le noir, à la sortie de Saumur. L’endroit n’est pas idéal.

© Anthony © Anthony

Saumur- Angers : 70km

Finalement, la nuit s’est bien passée. Je décolle avec comme premier objectif, trouver du gaz, je vais dans une grande enseigne sportive pour mon achat. C’est parti, à moi les murs bardés d’ardoises, les belles bâtisses en tuffeau. Pique-nique à Gennes-Val-de-Loire et je pousse jusqu’à Angers, plus précisément aux Ponts-de-Cé. J’ai faim. Je trouve finalement une boulangerie, qui solde son étalage de jour de Pâques : je vais me goinfrer !

Je recharge mon eau au robinet du cimetière des Ponts-de-Cé, et ma batterie dans un bar chic au milieu de nulle part (c’est Pâques). J’effectue mon bivouac dans les vignes, juste après Angers, dans un bel endroit calme.

© Anthony © Anthony

Angers - Oudon : 74 km

En partant, je m’aperçois rapidement qu’il y a quelque chose qui cloche. J’ai mal aux genoux, aux jambes, aux fesses, et je n’ai pas de jambes, pas d’entrain, pas de vélocité comme dirait notre formateur Jean-Pascal. Serais-je fatigué ?  La journée sera longue ! Je m’arrête auprès d’un cours d’eau dans l’après-midi pour faire une sieste, qui durera plus d’une heure.

Paradoxalement, je constate le soir avoir fait 74 km tout de même. Je n’y comprends rien. Je réalise un passage en campagne ; un couple de chevaux me fait un très bel accueil. Je m’arrêterai bivouaquer au village juste après, et me reposerai. J’installe mon bivouac au pied du Château du village d’Oudon. Quelle idée de planter sa tente en pente ! Je suis parfois un peu trop sûr de moi.

© Anthony © Anthony

Oudon - Nantes : 35km sans l'aller-retour pour les gants!

J’ai retrouvé mes jambes. Par contre, j’ai perdu pour la deuxième journée consécutive mes gants. J’effectue une longue marche arrière, avant de les retrouver.

L’arrivée sur Nantes est très bruyante. Je ne suis plus habitué à ce niveau de bruit urbain. Nantes est une grande métropole. Je ne m’attarde pas, et reviendrai faire un tour demain matin avant de partir. Ce soir, pas de bivouac, car c’est ma copine Béa qui m’héberge !

© Anthony © Anthony

Nantes - Paimboeuf : 57 km

Il fait beau ! Je n’y comprends pas grand-chose, par rapport à ce que disait la météo. Je quitte cette grande métropole nantaise, où j’ai vu énormément de vélotafeurs. Parti rive droite, je prends l’embarcadère, à Indré, pour la rive gauche. C’est une navette gratuite, au sein de la compagnie la plus utilisée de France.

S’ensuit une très très longue remontée de l’estuaire, avec une arrivée sur Paimbœuf, où je vais planter ma tente . La Loire a définitivement laissé place à son estuaire. Les paysages ont changé, j’aime bien. Il y a un réel contraste, c’est ce que je recherche. Je serai demain vendredi sur Saint-Brévin-les-Pins, puis samedi à La Baule, dimanche matin retour sur Tours par le train ! Bivouac à Paimboeuf sous la pinède, face à l’estuaire.

© Anthony © Anthony

Paimboeuf- Saint-Brévin-les-Pins : 65 km

Au petit matin, je prends un café dans un petit bar local et discute avec 2 habitués, notamment concernant le passage du pont de Saint-Nazaire à vélo. Départ pour Saint-Brévin-les-Pins. Je finis par longer en face la rive droite avec toute la zone industrielle, gazière, logistique, ce qui détonne quelque peu, mais c’est une réalité. Il est 13h00 ce vendredi 22 avril, Après 740 km réalisés durant ces 14 jours, je viens d’arriver à Saint-Brévin-les-Pins, le point final de La Loire à Vélo !

Après un pique nique sur le sable, je repars et m’engage sur ce fameux pont de Saint-Nazaire, tant décrié sur les forums mais aussi dans les guides/cartes officiels. Eh bien effectivement, avec le vent il faut faire très attention aux écarts, les voitures et camions sont proches (on peut aussi prendre une navette ou un bus). Allez, direction La Baule, pour planter une dernière fois le bivouac. En effet, changement de plan: demain matin, un train m’attend, pour retourner à Tours !

© Anthony © Anthony

La Loire à Vélo, de très belles rencontres

Epilogue et retour à Tours. Voilà, c’est fini. Après avoir franchi la ligne d’arrivée hier vendredi à 13h00 à Saint-Brévin-les-Pins, me voici à nouveau dans le train. J’aurai bouclé le tracé en 14 jours, et voyagé durant 740 km. En phase avec l’objectif initial. Le genou a tenu bon, et va même mieux. Mon état d’esprit est tranquille, curieux, ouvert, me laissant prêt à accueillir toutes surprises surgissant le long de cette voie verte. La dernière surprise de ce périple fut hier soir, à la Baule, ou j’ai trouvé pour mon bivouac un coin de pelouse tranquille en plein centre-ville. C’est finalement une très sympathique famille qui m’a offert son jardin pour planter ma tente, et offert un repas chaud. Le tout accompagné de beaux échanges. Merci à eux.

Retrouvez-moi sur la page Facebook de mon périple.

Je me rappelle dessiner sur le coin de mon cahier durant ma formation un vélo, une petite tente, un duvet enroulé… le tout au milieu de la nature! 

Alors que vous dire ! Que ce périple m’a apporté ce que je cherchais, que j’ai fait de très belles rencontres, que le dépaysement est réellement là, puisque nous ne nous approchons que très très rarement des axes routiers connus : le seul axe qui vaille est cette grande dame qui nous accompagne au gré des paysages, La Loire à Vélo ! Voilà, je la recommande dans le sens où elle est accessible à toutes et à tous : il suffit d’adapter son kilométrage quotidien, c’est tout. Belles routes à toutes et à tous 🤙!